Les russes sont comme ca, que voulez-vous. Et tous, sans exception. Autrement dit, les moches aussi. Ils posent, surposents, s’exposent, se surexposent. Partout, tout le temps. C’est toute une education.
Port altier, accessoires de mise en scene minutieusement choisis et positionnes, flou artistique sur l’arriere plan maitrise. Bref, les parfaits attributs d’une photo surfaite, artificielle, kitchissime et ridicule… pour nos yeux d’europeens. De l’ouest. Car les polonais s’averent, eux-aussi, etre de sacres poseurs.
Votre serviteur, dans un souci permanent d’integration et d’etude des moeurs autochtones, s’est donc prete au jeu, et mue en poseur, sur l’ile d’Olkhon, en se laissant guider par Grisha, chef d’orchestre militaire dans le « civil» , mais egalement photographe de mariage (au black) a ses heures perdues. Et voila le resultat.
No comment, evidemment. Je monte une expo dans le marais des mon retour.
Archive for août, 2009
Bande de poseurs
Russian Doggystyle
Les chiens russes en liberte, n’en sont que plus liberes…
Petit reportage animalier en direct de l’ile d’Olkhon sur le lac Baikal.
Etape 1 : grosse galoche…
Etape 2 : on fait le boulot…
Etape 3 : un peu de nettoyage…
Etape 4 : gaterie partagee…
Etape 5 : on r’met ca ?!!!
Les aventures de Christophe Colombin
Arme de ma faux celtique, pour faire taire les faux sceptiques, ceux qui ont une fausse ethique, je m’en vais de par le monde, des kilometres a la ronde, explorer les petits coins, lieux d’aisance ou cabinets – appelez les comme vous voulez-, vide-panses ou bien mange-besoins. Ma passion? Faire les commissions. Allons donc voir us et coutumes, des autochtones et de leur lune.
Premiere surprise en Siberie… Pas d’eau courante pour ma courante! Dans la cabane, juste un grand puits. Comptez deux bonnes secondes… et splotch, atterrissage; pour sur, une distance sage qui nous protege des ondes et autres eclaboussures qui feraient un carnage. Et quel plaisir d’entendre les vagues dans ces latrines d’exception; je vous assure, sans faire de blague : ca aide a la concentration.
Christophe Colombin
Les commissions en Siberie, c’etait Byzance, je vous assure, en comparaison des trois murs qui vous accueillent en Mongolie.
Pourtant experts en couvre-chefs, nos amis, fiers nomades mongols, ont oublie, contre le zef – et les envolees de profiterolles – d’offrir un toit a leur lunette et une charpente a nos cheres tetes. Je vous entends d’ici glousser : « mais c’est bien mieux pour les odeurs» , « pas besoin de canard WC» , « au moins tu restes pas trois quarts d’heure» … La seule bonne chose a retenir, tout compte fait, apres experience, est la « nocturne» , un vrai plaisir, malgre le danger, quoi qu’on pense : la voie lactee est la, souriante, me soutient dans ma tache, hardi ; pour la nuit des etoiles filante, c’est sur, je serai en Mongolie.
Christophe Colombin
Arret sur image #3
Un clip de Jason Mraz. Si si, vraiment. Je vous sors le pitch ( il est dans ma potch) : vue aerienne d’une ile sauvage, colinnes boisees qui plongent dans la mer (enfin, le lac), alternant falaises abruptes et criques sablees. Coucher de soleil, evidemment. Rose oranger. Zoom sur un point lumineux, en haut d’une falaise. Pret d’un arbre a offrande, aucun chaman bouriate. Ils sont partis a cette heure-ci. Mais un feu de camp et des silhouettes, nombreuses et enjouees. Seize ou dix-sept personnes, neuf nationalites. Des poissons seches, des bieres, de la vodka. Des chansons et surtout beaucoup de rires et de nouvelles amitiees. Je me vois evoluer dans ce cliche, vivant. J’etais pas dans un clip, ca existe vraiment. Rassurant, non?
Pics from Baikal
plus de photos sur : http://www.facebook.com/album.php?aid=2200340&id=12808415&l=786fa10e54
Arret sur image #2
Radio entetante. Rauques ronflements. Roulis cliquetant. Baboushka levee tot, evidemment. Pourtant, je trouve le sommeil. Paysages interminables, plaines et boulots a perte de vue. Ouf, Krasnoiarsk apporte ses collines, ca et la deposees, saupoudrees d’isbas colorees. Sinon, du vert. Beaucoup de vert. Le temps semble immobile. Mais les journees passent vite. Surprenant, au fond. J’essaie de m’ennuyer. Rien n’y fait. Michel Strogoff veille. Et m’aide a veiller, lampe torche allumee. Comme l’impression d’arriver apres la bataille, la ou tout est fige. Les combats termines, les tatares oublies, l’immense rail deploye, l’infini maitrise, les goulags enterres. Frustrant? Certainement. Mais securisant finalement. Je me sens bien dans ce train.
Pics from Transsiberien
PLus de photos sur : http://www.facebook.com/album.php?aid=2200338&id=12808415&l=17aac3e389
Arret sur image #1
Moscou est calme. L’architecture sovietique l’y oblige. L’Histoire, sur la Place Rouge, vous prend au tripes et vous domine, vous ecrase. Le mausolee de Lenine inspire le silence et les coupoles dorees vous gardent les yeux au ciel, bouche bee. Moscou est frenetique. Le majestueux metro, metronomement regle, crache et aspire des moscovites presses, vers les rues enervees. Ici chaque « ruelle» est pour nous un boulevard. Chaque automobiliste, un taxi potentiel. Une main tendue et trente voitures s’arretent, pretes a negocier un complement de salaire. Car Moscou est injuste. Les Porsches et BMW cachent des Ladas, plus nombreuses. Moins voyantes. Gardiennes de la rue, des toilettes demontables, des kiosques fourre-tout, et vendant leurs legumes aux carrefours encombres, les babouchkas, epuisees, sont partout. Partout ou le moindre kopeck pourrait montrer son nez. Etrange et derangeant dans une culture ou ces grand-meres sont tres respectees, admirees, presque venerees. Aux moscovites aises, sexy et bien portants, « m’as-tu vu» au possible, fiers et cultives, s’opposent les autres. Ceux qu’on ne voit pas ou qu’on ne veut pas voir. Ils vivent dans des taudis et boivent dans les parcs. Et ils nombreux, eux. Mais Moscou est aussi feerique, accueillante, surprenante et magique. Il y a un peu de Paris dans la somptueuse Place Rouge illuminee. Un peu de Berlin aussi dans la folie de ses nuits. Et ce foutu petit quelque chose, insondable mais partout present, ce relent d’histoire, cette memoire permanente, dans toute construction, tout etre et toute parole, qui rappelle que Moscou n’est pas occidentale. Pas pleinement en tout cas. Elle garde bien en elle un coeur sovietique.